UNE EPIDEMIE DE HARCELEMENT DANS LES HOPITAUX

Posté par snmh-fo le 10 octobre 2024

Paris le 09 octobre 2024

Dans les suites du « Rapport Claris » et des expériences de gestion médicale durant l’épidémie virale de 2020 et 2021, la re-médicalisation de la discussion et des circuits de décision était à l’ordre du jour. Tout au moins c’est ce qu’avaient pensé de nombreuses consœurs et confrères. Il n’en fut rien.

Chacun peut constater qu’aucune demande d’effectif, de matériel, de temps dédié à une activité n’est suivie d’effet. Les fiches de postes, les retours d’expérience négatifs, les fiches d’incidents sont utilisées à grande échelle contre la logique médicale et les projets médicaux.

Pour justifier l’absence de réponse aux besoins de la population et des malades, les ARS, contraignant les directions d’hôpital, ont décidé de s’en prendre aux médecins comme jamais par le passé.

Les dispositions d’HPST qui donnent tous les pouvoirs à l’administration ne suffisent plus. Désormais l’exercice médical est dénigré. Des chefs de service sont destitués sous divers prétextes. Des collègues sont attaqués très directement. D’éventuels désaccords entre collègues, des différends avec des personnels non médicaux, avec des patients sont instrumentalisés. Les médecins sont montés les uns contre les autres avec des commissions d’enquête locales. L’administration a vite fait d’expliquer que les médecins ne remplissent pas leurs obligations de service au mépris des évidences et des statuts.

Nous assistons au niveau du syndicat à une impressionnante vague de dossiers instruits au CNG ou à l’Ordre des Médecins. Nous sommes saisis de cas de ruptures abusives de contrat, de suspensions arbitraires, de destitution, de radiation du corps des PH, de plaintes à l’Ordre, de non titularisation, de collègues mis au placard, muté d’office, ou encore poussés à la démission ou à un départ anticipé en retraite. Cette « épidémie » est à mettre en rapport avec les 1500 internes manquant à l’appel et les plus de 1000 PADHUE précarisés.

Nous formulons l’hypothèse que la politique de destruction, qui continue et s’aggrave, est à l’origine de cette épidémie. Nous l’avons montré lors de la conférence du 14 septembre. Cette politique s’appuie sur toutes ces attaques ad hominem qui ont toujours des conséquences délétères sur le fonctionnement des services et l’accès aux soins.

L’insécurisation de nos carrières, le manque total de considération et de respect pour notre exercice sont les nouveaux habits de cette politique qui vise à limiter les dépenses pour les soins.

Nous l’avions déjà pointé dans la lettre à Buzyn de 2017 : « ce management est destructeur y compris pour ceux qui le mettent en œuvre », « il ne s’agit pas de cas individuels ». Le phénomène se développe et, désormais, même les droits démocratiques et la liberté d’expression sont atteints dans les hôpitaux.

Le discours du premier ministre à Necker le 07 septembre est sans ambiguïté de ce point de vue : « il y a des économies à faire ». Oui 40 milliards sur les services publics selon lui.

Le SNMH FO défend les collègues sur la base du statut et des faits, contre l’arbitraire. Ne restez pas seuls. Rejoignez-nous ! Inscrivez-vous à notre congrès les 13 et 14 décembre. La syndicalisation des médecins dans une grande confédération avec la fédération des personnels de la FPH est un enjeu majeur pour préserver nos hôpitaux.

 

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Pour le bureau, Dr Cyrille VENET

Secrétaire général SNMH-FO

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