CHU Grenoble : risque de fermeture des urgences

La dégradation de l’accueil des urgences sur l’agglomération grenobloise et le voironnais atteint des sommets. Depuis des mois, des années, les personnels et leurs syndicats, les collectifs alertent.

Une étape nouvelle a été franchie à l’automne 2021 avec la fermeture de l’accueil des urgences de nuit adulte du CHUGA site Voiron plusieurs jours par semaine et la fermeture de l’accueil de nuit des urgences du Groupement Hospitalier Mutualiste à Grenoble. Depuis, aucune solution n’a permis de rétablir la permanence des soins urgents 24h/24 et 7 jours/7.

Au CHPO de Bourgoin-Jallieu, en raison du sous-effectif médical chronique aux urgences, l’unité d’hospitalisation courte durée est au bord de la fermeture mettant le service des urgences en très grande difficultés. 40 médecins des services de spécialités signent un courrier à l’ARS et refusent d’être désignés d’office.

Aux urgences du CHUGA Site Grenoble, il est courant de trouver 100 patients présents à minuit pour 3 médecins de garde, 70 patients présents le matin à 8 heures. L’attente pour une hospitalisation s’allonge, en particulier pour la filière psychiatrique. L’exercice de la médecine devient impossible.

En mai, de nombreux médecins refusant d’exercer dans ces conditions quittent le service, ramenant l’effectif à 29 équivalents temps plein pour 52 nécessaires. L’accueil de nuit des urgences est menacé de fermeture à très court terme. Une telle mise en péril de la continuité des soins est sans précédent.

Les causes sont connues. Les propositions de Martin Hirsch : casse du statut de PH, nomination pour 5 ans, suppression des chefs de service, des CME et de la représentation syndicale des médecins, amplification de la tarification à l’acte, ne feront qu’aggraver la situation.

Le SNMH FO est à la disposition des collègues pour prendre des mesures conservatoires, pour soutenir les collègues en difficultés et réitère sa demande de plan d’urgence car il est faux de répéter qu’on ne peut rien faire et qu’il n’y a personne à recruter :

- Mesures concrètes et efficaces d’ouverture de lits.

- Revalorisation des conditions de travail et de rémunération permettant de garder et recruter les personnels médicaux et hospitaliers.

- Titularisations des médecins, respect du statut et du périmètre médical.

- Titularisation des personnels sur de services avec des ratios compatibles.

- Retour au service, abrogation des pôles.

- Ouverture de postes dans les écoles.

- Réintégration des personnels suspendus.

C’est un virage à 180 degrés qu’il faut faire.

Contact pour le bureau isérois Dr Ara Somohano Claire 06 80 13 93 48

Ce communiqué en version pdf. Flash 20220512 com Urg CHUGA

Pour la défense des statuts et de l’hôpital public : NON au plan Hirsch-Macron

Paris, le 6 mai 2022

 

Dans une tribune du 3 mai adressée à la presse et au gouvernement, Martin HIRSCH actuel directeur de l’APHP, propose de « réformer en profondeur l’hôpital public ».

Ce n’est pas d’une énième réforme dont l’hôpital public a besoin mais de médecins, de personnels, de lits et de moyens.

A contrario, M.Hirsch propose au gouvernement :

• de détruire les statuts des praticiens hospitaliers : Nomination régionale sur 5 ans, Rémunération au mérite avec part variable, mobilité obligatoire,

• de « cesser (…) d’avoir des médecins élus avec des mandats de défense de leurs mandants », c’est-à-dire la fin des CME et de la représentation syndicale des médecins,

• de limiter pour les médecins les possibilités d’activités multiples (enseignement, recherche, soins),

• d’abandonner définitivement la structuration en services,

• de renforcer la tarification à l’activité.

Il n’est nulle part question d’augmenter les moyens et les effectifs, entérinant ainsi la poursuite des restrictions budgétaires. Ce plan est une marche forcée vers la privatisation et la destruction jusqu’au bout de l’hôpital public.

Les Agences Régionales de Santé et les directions d’hôpitaux répètent inlassablement : « nous ne trouvons pas de médecins ni d’infirmières ». Cette affirmation leur permet de justifier toutes les forfaitures, fermetures, dérives médicales, glissements de tâches et organisations dégradées des prises en charges patients.

Si on comptabilise les professionnels, au cours des deux dernières années, qui sont partis ou absents (arrêts de travail en augmentation, non renouvellement de contrats, démissions, mises en disponibilité, suspensions administratives sans justification,) on pourrait rouvrir quantité de services. Pendant ce temps les malades sont, soit sur un brancard, soit renvoyés chez eux prématurément, soit restent sans soins renonçant d’eux-mêmes à se rendre à l’hôpital. Cela met malades, agents du service public et médecins en péril.

Le SNMH FO porte auprès des collègues, au sein de notre fédération des services publics de santé et dans toute la confédération FO, le combat des médecins pour la défense acharnée du statut et de l’hôpital public.

Nous participerons comme médecins au congrès confédéral du mois de juin, avec comme mandat le renforcement de notre syndicat, d’un syndicat au combat sur le terrain et dans le mouvement ouvrier organisé sur les questions concrètes :

- maintien de la sécurité sociale sur ses principes fondateurs,

- défense des conditions matérielles d’exercice de la médecine,

- abrogation de parcours sup et du numerus clausus,

- plan d’urgence pour le recrutement des personnels médicaux et non médicaux (200 000 immédiatement),

- revenir à l’organisation hospitalière basée sur le service, comme avant la loi HPST,

- financement au prix de journée, abrogation de l’ONDAM,

- grille des PH : récupération des 4 échelons perdus lors du reclassement dans la nouvelle grille.

Version pdf de ce communiqué  : Communiqué SNMH FO 6 mai 2022 (1)