Paris le 7 janvier 2022
CONTRE LE CHAOS DANS LES HOPITAUX UNE RIPOSTE ORGANISEE S’IMPOSE
Le chaos dans les hôpitaux est tel que la moindre absence dans une équipe médicale ou paramédicale se traduit bien souvent par la fermeture de tout ou partie du service.
L’activité hospitalière a globalement diminué dans la dernière période. A la suite des messages anxiogènes et de la politique du « restez chez vous » le recours aux soins a diminué de 9% en France depuis un an. On peut citer : – 25% de greffes, -23% en cancérologie, 2 millions de patients déprogrammés, 900 000 interventions non réalisées, 93 500 cancers non dépistés (source Ligue Contre le Cancer). Ce chaos est le produit d’une longue série de mesures et de restructurations/territorialisations successives synonymes de diminution de la performance clinique et de l’accès aux soins.
Ce chaos actuel ne résulte en rien d’un afflux de malades mais d’une diminution drastique de l’offre.
En raison de la pénurie en ville, en pré hospitalier et du défaut majeur d’aval aggravé dans la dernière période (- 18 000 lits en 5 ans), en raison des fermetures de 100 services d’accueil des urgences, en particuliers la nuit, un nombre croissant de patients n’ont même plus recours aux soins. Dans les services qui restent ouverts les collègues sont bien souvent sans solution pour les patients qui s’accumulent et la tension augmente dangereusement à la porte des hôpitaux avec ce qu’il est désormais convenu d’appeler « des pertes de chance » (déclarations de chefs de services du CHU de Grenoble, des Neurologues de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris etc…).
Les provocations et la discrimination des patients proposées par Emmanuel Macron, les appels à ne pas tomber malade de Jean Castex, le « forfait urgence » de 20 euros en cas de consultation non suivie d’une hospitalisation d’Olivier Véran, les déclarations diaboliques d’un professeur émérite de diabétologie dans un journal du dimanche instillant le poison du doute quant à la validité de la déontologie médicale ou encore le remplacement des médecins par des infirmières spécialisées dans les déserts médicaux ne vont probablement pas améliorer ce chaos.
Le SNMH FO, à la place qui est la sienne, appelle de nouveau à l’application d’un plan d’urgence :
-recrutement de 200 000 agents de la fonction publique hospitalière.
-réouverture de tous les lits nécessaires en commençant par les 5700 fermés en 2021.
-mise en formation professionnelle de 20 000 aides-soignantes pour renforcer les services infirmiers.
-titularisation des 20 000 médecins contractuels et des 5000 PADHUE (médecins étrangers ayant fait leur preuve).
-levée des sanctions/suspensions et réintégration avec versement des arriérés de salaire des médecins et personnels suspendus.
-mise en poste des 150 réanimateurs demandés par le syndicat des réanimateurs.
Dans l’immédiat et pour aider à la mise en place d’un tel plan :
Le SNMHFO s’oppose à toute forme de répression, apporte son soutien aux hospitaliers de Guadeloupe et demande l’arrêt immédiat des poursuites à l’encontre des syndicalistes dont notre camarade Hildevert Hubert (FO pompiers) ou d’Elie Domota dirigeant du LKP ancien secrétaire de l’UGTG.
Le SNMHFO, dans les suites du 4 décembre et de l’appel de la Mayenne, appelle les médecins, les hospitaliers, les professionnels de santé et la population à rejoindre la grève interprofessionnelle du 27 janvier appelée dans l’unité.
Le SNMHFO participera également à la conférence fédérale du 1er février, pour consolider cette réponse unitaire, rapide et d’ampleur que tout le monde attend face aux attaques destructrices de l’hôpital.
pour le Bureau National du SNMH, Dr Cyrille Venet, 06 68 02 80 73
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