Paris, le 12/05/2021
Une vague de fermeture de services et de lits sans précédent est en train de gagner du terrain avant même l’été.
Aux fermetures décidées s’ajoutent les fermetures encore plus nombreuses liées aux départs, burn out, et maladies des collègues. Il est possible que le gouvernement réussisse au-delà même de ses objectifs tant la débandade est à l’œuvre à l’hôpital.
Les défaillances d’un système hospitalier exsangue préexistaient à la pandémie virale comme le rappellent aussi souvent que possible les responsables médicaux, étranglés ces dernières années par les contraintes budgétaires et les fermetures de milliers de lits : manque de places en réanimation, plus ou moins compensé par des déprogrammations massives dans tous les domaines et fermetures d’unités.
Au total, des morts indues dans toutes les filières de soins, un épuisement des équipes, des départs massifs de personnels médicaux et non-médicaux.
Et pourtant dans toute la France sont annoncées aujourd’hui encore de nouvelles fermetures. En particulier le CNIS (Conseil National d’Investissement en Santé), qui a remplacé le COPERMO, alloue des soutiens financiers aux investissements conditionnés, dans la très grande majorité des cas, par de nouvelles réductions des possibilités d’hospitalisation.
Avant même les effets du CNIS et des ordonnances de mars, la situation est des plus inquiétantes. Elle est telle que nombre de services ferment « temporairement » faute de personnels, en particulier faute de médecins. Le cercle vicieux est plus qu’amorcé, la spirale devient infernale. Les Internes n’ont plus de médecins seniors pour les encadrer et sont livrés à eux-mêmes dans les services.
Dans la Sarthe, 30 postes de médecins urgentistes sont ainsi vacants, 35 postes en Isère. Le départ de plusieurs médecins urgentistes de l’Hôpital de Château-du-Loir a entraîné la réduction des horaires d’ouverture du service des urgences sur 12h en journée au lieu de 24h/24, et déjà plusieurs périodes de fermeture temporaire. Le dernier urgentiste ayant annoncé son départ, l’ARS a décidé la mise en place d’une EPMU (Équipe Paramédicale d’Urgence) composée d’un IDE et d’un conducteur ambulancier aide-soignant. L’équipe partirait sur des urgences vitales à la demande de la régulation du SAMU 72 dans un rayon de 30 minutes autour de l’hôpital, en attente de l’intervention du SAMU du Mans, qui lui pourrait mettre 45 minutes à arriver.
Danger pour les patients, mise en danger aussi des personnels … Combien de situations de ce type dans toute la France ?
La Fédération FO des Services de Santé a commencé un recensement national de ces fermetures programmées. Le SNMH FO a déjà publié des chiffres (communiqués des 6 mars et 6 avril 2021), et participe activement à ce travail d’ampleur.
Nous vous lançons un appel : participez à ce recensement des fermetures de lits, d’unités, de services. Entrez en contact avec les délégués de la section FO de votre établissement pour leur présenter vos chiffres, les analyser conjointement et les faire remonter à la Fédération.
Combattons ensemble pour l’obtention de moyens financiers, pour une vraie et nécessaire remise à flot des finances de l’hôpital qui compense au minimum le retard pris depuis l’instauration des ONDAM, pour des effectifs en nombre suffisant dans les services.
Trop d’entre nous paient très cher sur le plan personnel leur engagement pour les valeurs de l’hôpital public. Notre organisation syndicale permet de ne pas rester isolé face à la décomposition organisée de l’hôpital, d’opposer la réalité réelle aux messages de propagande de l’exécutif, de regrouper nos forces pour faire face.
Le SNMH FO appelle les collègues à le rejoindre, à se syndiquer.
Version .pdf Communiqué du 12 mai 2021
CONTACT : Dr Cyrille Venet
Secrétaire général SNMH FO
venet_cyrille@yahoo.fr