Après le COVID c’est PIRE qu’avant.
Posté par snmh-fo le 8 septembre 2020
Paris, 8 septembre 2020
Après le COVID c’est PIRE qu’avant.
La question des salaires et du point d’indice est essentielle, plus concrète que la notion d’attractivité et plus juste que des primes distribuées arbitrairement. Le SNMH-FO revendique une revalorisation substantielle pour les médecins hospitaliers.
Ceci étant dit le constat général est implacable : aujourd’hui encore moins qu’hier, les hôpitaux ne sauraient faire face à un nouvel afflux de malades. Les admissions normales ne sont déjà pas correctement organisables par défaut de moyens. Pour reprendre les propos de plusieurs présidents de CME de CHU : « ce que nous voyons c’est du défaut de soins ».
Les services de soins ont dû fermer plus de lits en 2020 qu’en 2019 faute de personnel suffisant. Depuis 10 ans plus de 150 000 lits ont été fermés. Les services d’urgences sont d’autant plus saturés.
La situation des cabinets médicaux en ville s’est, elle aussi, aggravée.
Comment penser que les hôpitaux pourraient surmonter une nouvelle vague de malades ?
Les protocoles d’accord dits du « Ségur de la Santé » ne permettent pas de résoudre la crise démographique médicale. Les quotas dans les écoles de formation ne permettent pas de répondre aux besoins.
A l’origine de cette crise 40 ans d’une politique menée au compte de la réduction des dépenses hospitalières avec depuis 1997 un ONDAM ne permettant pas le simple maintien des effectifs et des équipements.
Le ministre voudrait réformer le statut de PH pour soi-disant augmenter l’attractivité médicale hospitalière :
- Mesure 11 (du Ségur de la santé): « décloisonner entre public et privé en adaptant le statut des praticiens afin de permettre aux PH d’exercer des activités libérales mais également aux praticiens libéraux d’exercer en service hospitalier »
- Mesure 12 : « les politiques de remplacement doivent faciliter et organiser le recours aux ressources internes ». Les PH devraient couvrir les manques médicaux dans les établissements de leur GHT.
Il prétend aussi améliorer l’attractivité via :
- Mesure 4 : « les revalorisations [des salaires] s’inscriront dans un accord d’établissement prévoyant des objectifs quantifiables sur des résultats ambitieux (…) et de la pertinence des soins »
- Mesure 5 : « Généralisation des entretiens professionnels avec les chefs de service ». Cette mesure conduirait à la division du corps médical et l’instauration d’un caporalisme malsain entre médecins.
Aucune de ces mesures n’est susceptible de favoriser une quelconque attractivité ni stopper l’hémorragie médicale. Comment pourrait-il y avoir un seul médecin supplémentaire à vouloir exercer alors qu’il ne saurait même pas s’il doit aller dans l’établissement voisin, s’il doit exercer à statut libéral à l’hôpital ou s’il ne sait pas si une partie du service va être fermée faute de personnel soignant ?
Davantage de contrôles, plus de salaire à l’activité, plus de flexibilité, mais point de nouvelles secrétaires pour taper nos courriers ou gérer les services numériques, point d’assurance que les infirmières seront en nombre attendu le matin pour assurer les soins. Point d’augmentation du nombre de lits d’hospitalisation nécessaire à la prise en charge des malades. L’attractivité n’a apparemment pas la même définition pour les ministres et les médecins de terrain. Les assemblées générales, les manifestations et grèves ont permis d’obtenir des avancées salariales (10 à 15% d’augmentation pour les personnels hospitaliers les plus mal rémunérés) que le gouvernement ne voulait pas lâcher initialement.
Mais pour stopper la fuite de l’hôpital, ce n’est pas une casse du statut des PH qu’il faut, mais l’arrêt des fermetures de lits, l’arrêt des fusions d’hôpitaux, l’embauche massive de personnels. Et pour cela, il faut supprimer l’ONDAM, former des médecins, des infirmières et toutes les catégories de personnels hospitaliers nécessaires aux soins du malade.
C’est sur cette base qu’une amélioration de la situation à l’hôpital est possible.
Nous vous invitons à venir en discuter, à s’organiser, à se syndiquer.
Le SNMH FO tiendra son assemblée générale annuelle le vendredi 9 octobre à Paris.
Prenez votre carte syndicale !
Contact: Docteur Cyrille Venet
Secrétaire général adjoint
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