Le projet de loi de Santé dite de « modernisation du système de santé », vient d’être voté au parlement et la loi sera probablement promulguées dans les prochains jours.
Le SNMH FO est et reste le seul syndicat de médecins hospitalier
a avoir pris position clairement pour le retrait du projet de loi.
Pourtant qu’il s’agisse des internes, des médecins libéraux , du personnel, tous ont manifesté leurs oppositions.
Les médecins libéraux ont fermé leurs cabinets pour protester et obtenir le retrait du projet de loi de santé. Le 15 mars, ils ont réalisé avec les internes une manifestation historique pour le retrait du projet de loi à laquelle le SNMH FO a participé. Car le tiers payant généralisé n’est pas le droit des malades à être soignés. C’est le contraire de l’accès aux soins. Il s’agit de la captation par les assureurs privés des données de santé, et des prérogatives de la sécurité sociale. Le gouvernement en généralisant le tiers payant accède aux demandes des assureurs privés.
Le 9 avril, le SNMH FO en appel commun avec la CGT et l’AMUF a manifesté contre la politique d’austérité et la destruction organisée du système de santé.
Dans les hôpitaux, la situation est difficile. Le bouclage des tableaux de services est parfois impossible faute de médecin. Dans les différents services, les médecins sont amenés à travailler au-delà de leurs possibilités de façon incompatibles avec des conditions de sécurité normales. Les risques d’erreurs sont majeurs. La situation est dangereuse pour nos malades et nos carrières.
Dans ces circonstances, le projet de loi de loi de santé nous est présenté comme une aide et une solution pour surmonter ces difficultés. Cette loi serait bénéfique pour les malades. Ce discours est mensonger et frauduleux.
Ce projet de loi est délibérément inclus dans le cadre de l’application de réduction des dépenses publiques, avec 3,5 milliards d’euros d’économies dans les hôpitaux d’ici 2017.
La loi de santé de Marisol Touraine tourne autour d’un axe en ce qui concerne les hôpitaux : la mise en œuvre des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT).
Il nous est annoncé que les GHT seraient bénéfiques pour les malades.
Les GHT sont organisés autour de 4 axes :
- Gestion commune des ressources humaines
- Gestion commune des achats
- Projet médical commun
- Système d’information commun
Ceci correspond à la fusion des établissements. Seule manque la personnalité juridique.
Les GHT, c’est la fusion des centres hospitaliers, la disparition des services, la suppression des lits,
des lignes de gardes, des blocs opératoires, par mutualisation des moyens.
Les groupements hospitaliers de territoires sont des immenses machines à mutualiser. Mutualiser pour réduire encore le nombre de soignants, mutualiser pour fermer des lits, fermer des services et structures, faire des économies d’échelles.
Le projet de loi de santé annonce également l’accentuation du « virage ambulatoire ». Il ne s’agit rien d’autre que de la fermeture de lits d’hospitalisation. Personne n’aime être hospitalisé. Le développement de la chirurgie ambulatoire pourrait être bénéfique pour les patients. Sous réserve qu’il s’agisse d’un choix médical. Or dans un trop grand nombre de cas, le chirurgien se voit imposer la chirurgie ambulatoire, aux dépens du malade.
La casse du statut des praticiens hospitaliers est rendue nécessaire pour appliquer les dispositions contenues dans l’organisation des GHT, puisqu’il faudrait aller travailler sur plusieurs établissements.
Le SNMH FO alerte
Ces fermetures de lits et de services sont délétères pour les malades, entraînant des risques vitaux pour eux. Trop de lits d’hospitalisation ont déjà été fermés.
Le SNMH FO a été et reste le seul syndicat de médecins hospitaliers à demander le retrait du projet de loi de santé de Marisol Touraine ; le seul syndicat de médecins hospitaliers à avoir manifesté avec les internes, les confrères libéraux et à avoir manifesté avec le personnel hospitalier.
Cette marche à la destruction des hôpitaux doit être bloquée, doit s’arrêter.
Le SNMH FO appelle à s’opposer avec fermeté à toutes les conséquences délétères dans la prise en charge des patients.
Il faut s’organiser et bloquer cette loi et son application.
Le SNMH FO considère que seul le rapport de force permettra de bloquer cette marche à la destruction. Pour pouvoir s’opposer aux conséquences négatives de la loi, l’unité des médecins, avec le personnel hospitalier, afin de construire le rapport de force nécessaire à cet objectif est indispensable. Il faut se rassembler, s’organiser pour bloquer.
Dans ce cadre, le SNMH FO fait sienne la résolution du Comité Confédéral National des 7 et 8 octobre et qui dit indispensable de « mener une large campagne d’information auprès de tous les salariés afin de les mobiliser avec toutes les structures de FO et pouvoir prendre toutes les initiatives nécessaires pour construire le rapport de force par la grève interprofessionnelle . »
Dans la prochaine période le SNMH FO tiendra des réunions en région et invitera
les collègues à y participer.
résolution assemblée général 2015